- Mozambique: retour d'exil du principal opposant, affrontements à Maputo
- Retraités: le président du Medef appelle à supprimer l'abattement pour frais professionnels
- Cyclisme: Groupama-FDJ mise sur un aigle à deux têtes au Tour de France
- NBA: Cleveland stoppe Oklahoma City
- Open d'Australie: Sinner débutera contre le Chilien Jarry, parcours ardu pour Djokovic
- La Bourse de Paris atone dans une séance sans agitation
- ATP 250 d'Auckland: Gaël Monfils, expéditif, rejoint les demi-finales
- Chine: les ventes de véhicules électriques et hybrides grimpent de 40,7% en 2024
- Retraités: Patrick Martin (Medef) appelle à supprimer l'abattement pour frais professionnels
- Biathlon: les Bleus jouent déjà gros à un mois des Mondiaux
- Mozambique: retour d'exil du principal opposant, heurts à Maputo
- Des gadgets pour vieillir plus sereinement chez soi
- Au moins cinq morts dans les incendies à Los Angeles, Hollywood évacué
- Mozambique: retour attendu du premier opposant, tension vive à l'aéroport
- L'Australie "préoccupée" par le revirement de Meta sur le fact-checking
- Au salon CES, la tech chinoise inquiète mais pas affolée par les droits de douane de Trump
- Aux Philippines, une foule de fidèles catholiques autour du "Nazaréen noir" en quête de miracles
- Au moins cinq morts dans les incendies à Los Angeles, le centre de Hollywood évacué
- Venezuela: Manifestation à hauts risques de l'opposition à la veille de l'investiture contestée de Maduro
- Funérailles nationales de l'ancien président américain Jimmy Carter
- Au Mozambique, la contestation a un prénom: Venancio
- Zelensky en Allemagne pour mobiliser ses alliés avant l'arrivée de Trump
- Au moins cinq morts dans les incendies à Los Angeles, les collines d'Hollywood en feu
- "Nous avons tout perdu": autour de Los Angeles, les habitants sidérés par les incendies
- A Los Angeles, "toutes les conditions réunies" pour de terribles feux en plein hiver
- Cinq morts dans des incendies attisés par des vents violents à Los Angeles
- Neige dans le Nord-Pas-de-Calais, vigilance orange crues dans 5 autres départements
- Coupe de la Ligue: Liverpool s'incline 1-0 à Tottenham en demie aller
- Wall Street termine dispersée, efface l'essentiel de ses pertes de la journée
- Supercoupe d'Espagne: le Barça se qualifie pour la finale et attend le Real
- Avec Elon Musk comme modèle, Meta sur une pente dangereuse de désinformation
- "C'est un bonheur d'être ici", rassurent les deux astronautes américains coincés dans l'ISS
- Ski: Popov s'impose à Madonna et offre à la Bulgarie une deuxième victoire, Amiez 4e
- Aux portes de Los Angeles, les rescapés des incendies en état de "choc"
- Un bébé né dans un bateau de migrants secouru près de l'Espagne
- Chutes de neige "parfois fortes" dans le Nord et le Pas-de-Calais, restrictions de circulation
- Virage de Zuckerberg et Meta : petit calcul politique ou réelle transformation personnelle?
- Séisme meurtrier en Chine: la course pour retrouver des survivants au Tibet
- Provocations de Trump: le Mexique propose d'appeler les Etats-Unis "l'Amérique mexicaine"
- Minerais, passage stratégique : pourquoi le Groenland est dans le viseur de Trump
- Gaza: Israël dit avoir ramené le corps d'un otage
- Venezuela: arrestations, déploiement militaire, la tension monte avant l'investiture
- Débris tombés du ciel: de plus en plus fréquents et potentiellement dangereux
- Entre les Etats-Unis et Cuba, un rhum, deux propriétaires et une saga judiciaire
- Sur un site antique d'Irak, reconstituer des "trésors de Mésopotamie" détruits par l'EI
- Deux morts dans les violents incendies à Los Angeles
- Désinformation : la "tech américaine" met l'UE sous pression
- La princesse Kate, 43 bougies et un retour espéré au premier plan
- Les Bourses européennes finissent plutôt moroses
- Ukraine: au moins 13 morts dans un bombardement russe sur Zaporijjia
"NarColombie", ou le triomphe post-Escobar de l'esthétique des narcos
Bijoux, voitures de luxe, gardes du corps, implants mammaires, bain de sang et maintenant hippopotames: Pablo Escobar et ses acolytes ont imposé en Colombie une esthétique kitsch et machiste qui a survécu aux grands barons de la drogue et dépasse désormais largement les frontières du pays.
Le narcotrafic a généré une véritable culture parallèle résumée par un simple préfixe: narco-musique, narco-littérature, narco-esthétique... La "NarColombie", résume avec ironie Omar Rincon, un des chercheurs qui a le plus travaillé et écrit sur le phénomène.
En dépit des campagnes officielles pour laver l'image du pays, et du tabou qu'inspire toujours la folie meurtrière d'Escobar, l'influence du narcotrafic dans la culture populaire se fait ressentir partout, dans le langage, dans l'architecture ou encore dans les divertissements.
- Vierge et gros "nichons" -
"Ce n'est pas un problème d'illégalité et ce n'est pas non plus un +mal colombien+. Le narcotrafic, c'est le capitalisme pur et dur", décrypte M. Rincon.
"Je consomme donc j'existe. Il n'y a rien de mieux pour exprimer le gout et l'éthique capitaliste que le narcotrafic", explique t-il à l'AFP.
Le trafic de drogue en Colombie a modelé une esthétique "ostentatoire, exagérée, grandiloquente", voire franchement de "mauvais gout" pour d'autres, décrivent Omar Rincon et les anthropologues réunis autour du projet https://narcolombia.club/.
Le baron de la drogue Pablo Escobar incarne à lui seul une trajectoire unique d'ascension et de revanche sociale, dans un des pays les plus inégaux d'Amérique Latine.
"Pas de nichons, pas de paradis": en 2005, l'écrivain Gustavo Bolivar, aujourd'hui sénateur de la majorité de gauche, créait le scandale avec son roman au titre provocateur.
Le succès de l'histoire, adaptée à la télévision, de ces femmes pauvres qui augmentent la taille de leurs seins à la pointe du bistouri pour plaire aux mafieux a conquis le public dans de nombreux pays.
La narco-culture "est toujours racontée dans une tonalité masculine, dans l'exhibition de la virilité, de la consommation (...) elle ne pourrait jamais avoir une esthétique féministe, d'autonomisation des femmes ou de libération de leurs corps", remarque le chercheur.
Pourtant, pour les narcos et leurs sbires, dévots de la religion catholique, la figure maternelle est sacrée.
A Medellin, les narcotrafiquants ont adopté comme patronne dans les années 1980 la Vierge de la Sabaneta, connue comme la "Vierge des Sicarios" (tueurs à gages). Une culture très documentée par les universitaires et dans la littérature.
"Mais, en même temps que la revendication de la figure de la mère, le côté macho et la vision utilitaire des femmes est aussi affichée. La +femelle+ est un objet sexuel à exhiber, qui peut être (et est) acheté", écrit Catalina Duque dans une thèse publiée en 2012.
- Pop star -
Dès la mort d'Escobar en décembre 1993, tué dans sa fuite par des policiers, commence la construction d'une légende aussi populaire que malsaine, un mythe toujours entretenu par un nombre incalculable de livres, films, séries et musiques qui rappellent la terreur et la fascination qu'inspira cette sinistre figure.
Héritage insolite et qui aujourd'hui défraie la chronique, ses célèbres hippopotames introduits illégalement dans le zoo privé de sa "finca" (ferme) ont continué de se reproduire après sa disparition, proliférant dans un bras du fleuve Magdalena.
Le peintre et sculpteur de Medellin Fernando Botero a immortalisé son souvenir, le Prix Nobel de littérature colombien Gabriel Garcia Marquez en parle dans "Journal d'un enlèvement". Et bien sûr Netflix qui depuis sa série devenue culte, "Narcos", ne cesse de surfer sur le phénomène, alimentant le mythe sur toute la planète.
De sa femme à son fils, en passant par son frère, sa soeur, ses maîtresses et les policiers qui l'ont combattu, tous ont écrit leurs souvenirs avec le parrain de la drogue. Tous les Colombiens ont leur mot à dire sur Pablo Escobar, à la fois honte mais aussi, inconsciemment sans doute, fierté nationale.
"Il n'y a pas un instant où Pablo Escobar ne puisse être l'idole du mal, du bien et de tout ce dont nous rêvons. Je pense que Pablo Escobar est le Che Guevara colombien, la pop star colombienne, il est notre marque pour le monde", conclut Omar Rincon.
D.Kaufman--AMWN