- Les principaux disparus en France en 2024
- Wall Street ouvre en baisse après une semaine de Noël tronquée
- Le crash de l'avion azerbaïdjanais dû à une "interférence externe", selon l'enquête
- Crash d'Azerbaijan Airlines: la Russie affirme que des drones ukrainiens attaquaient Grozny
- Un nouveau carnet de santé pour les enfants lancé au 1er janvier
- Ski: lourde chute de Sarrazin lors d'un entraînement à Bormio
- Le président allemand dissout le parlement et fixe les élections au 23 février
- Tennis: l'Australien Alex De Minaur, "jamais satisfait", vise le Top 5
- Pékin sanctionne sept entreprises pour le soutien militaire américain à Taïwan
- Tennis: débuts gagnants pour Rybakina à l'United Cup face à l'Espagne
- Décès de Osamu Suzuki, patron historique du groupe automobile japonais
- Les rebelles yéménites revendiquent de nouvelles attaques contre Israël
- Dans le nord-ouest de Mayotte, l'attente de l'aide et le sentiment d'isolement
- La Bourse de Paris dans le vert après la pause de Noël
- Décès d'un soldat nord-coréen fait prisonnier par l'armée ukrainienne, selon Séoul
- Face aux déserteurs, l'armée ukrainienne partagée entre angoisse et indulgence
- Début de la construction du chemin de fer Chine-Kirghizstan-Ouzbékistan
- Corée du Sud: le président par intérim à son tour destitué par les députés
- Corée du Su: le président par intérim à son tour destitué par les députés
- Les Bourses européennes ouvrent sans impulsion
- NBA: Oklahoma City et "SGA" font parler la poudre contre les Pacers
- Au Mexique, les voitures chinoises haut de gamme bousculent les berlines européennes
- Le réchauffement climatique, l'ingrédient qui a amplifié les désastres naturels en 2024
- Rétrospective 2024: avec la retraite de Nadal, le tennis mondial orphelin d'un 2e membre du "Big 3"
- A Perth, Brisbane ou Sydney, le tennis mondial à l'heure de la rentrée
- La baisse des émissions de gaz à effet de serre en France montre des signes de ralentissement
- Un soldat nord-coréen fait prisonnier par l'armée ukrainienne, selon Séoul
- A Mayotte, la gestion des déchets s'organise mais les difficultés demeurent
- Le Parlement sud-coréen se prononce sur une destitution du président par intérim
- Voile: deux morts lors de la course Sydney-Hobart
- Un soldat nord-coréen fait prisonnier par l'armée ukrainienne, selon les renseignements sud-coréens
- Explosion en 2024 des décès de migrants dans la traversée vers l'Espagne, 70 disparus dans un nouveau naufrage
- Ce que l'on sait de la disparition de 4 adolescents en Equateur
- Foot: Liverpool roi du "Boxing Day"
- Wall Street termine proche de l'équilibre et sans direction claire après Noël
- Irak: les restes d'une centaine de femmes et enfants kurdes exhumés d'un charnier
- Un accident de car dans une zone touristique de Norvège fait trois morts
- La piste d'un missile russe se renforce après le crash d'un avion au Kazakhstan
- Raids israéliens meurtriers contre des sites contrôlés par les rebelles au Yémen
- Poutine dit que la Slovaquie a proposé d'accueillir des pourparlers sur l'Ukraine
- Vendée Globe: Richomme et Dalin dans un mouchoir
- Syrie: un responsable du pouvoir déchu arrêté après des combats meurtriers selon une ONG
- Panne d'un câble en Baltique : un pétrolier en provenance de Russie mis en cause
- La France doit être plus ambitieuse en matière de baisse de consommation énergétique, selon l'Autorité environnementale
- Angleterre: Chelsea craque sur le tard, Manchester City déçoit encore
- Explosion en 2024 des décès de migrants dans la traversée vers l'Espagne, selon une ONG
- Canal de Panama: "aucune ingérence" chinoise et aucun changement à négocier avec Trump, affirme Mulino
- Une première base militaire française au Tchad a été rétrocédée
- L'Azerbaïdjan pense qu'un missile russe a causé le crash d'un avion au Kazakhstan, selon des médias
- Israël annonce avoir frappé des cibles militaires des Houthis au Yémen
"La mort tous les jours": deuil et angoisse à l'épicentre d'Ebola en Ouganda
Au milieu des bananiers, Bonaventura Senyonga creuse la tombe de son petit-fils, emporté par le virus Ebola. L'octogénaire attend le corps, préparé par les services médicaux du gouvernement ougandais, pour procéder à l'enterrement.
Les funérailles d'Ibrahim Kyeyunepere, mécanicien moto de 30 ans et père de deux filles, se feront loin des rituels traditionnels, avec réunion de la famille élargie et embrassades. Seule une poignée de parents est présente pour aider à creuser la terre historique de la famille au village de Kasazi B, dans le district de Kassanda.
Ce district du centre de l'Ouganda, et celui voisin de Mubende, sont les épicentres de la récente flambée d'Ebola, officialisée par le gouvernement ougandais le 20 septembre. Il a depuis fait 53 morts, selon des chiffres officiels datés du 6 novembre.
Le virus n'avait plus été repéré dans ce pays d'Afrique de l'Est depuis 2019.
"Au début, on pensait que c'était une blague ou de la sorcellerie, mais quand on a commencé à voir des corps, on a réalisé que c'était réel et qu'Ebola pouvait tuer", raconte Bonaventura Senyonga.
Depuis mi-octobre, les deux districts ont été confinés, avec couvre-feu nocturne, interdiction des voyages privés et fermeture des lieux publics. Le virus a été signalé dans la capitale Kampala, à 120 kilomètres de Kassanda.
"Nous avons peur. Ebola nous a choqués au-delà de ce qu'on pouvait imaginer. On voit et on ressent la mort tous les jours", confie Yoronemu Nakumanyanga, l'oncle d'Ibrahim Kyeyunepere.
"Je sais que quand le corps arrivera, les gens du quartier s'enfuiront, pensant que le virus Ebola se propage dans l'air", ajoute-t-il.
Le virus se transmet par les fluides corporels - avec des symptômes de fièvre, vomissements, diarrhée et saignements - mais l'angoisse et la désinformation alimentent les comportements irrationnels.
- "Je les ai vus mourir" -
Avant la psychose, l'insouciance a posé un grand défi au gouvernement de l'Ouganda, pays de 47 millions d'habitants.
Malgré les mises en garde officielles, des proches de victimes d'Ebola ont parfois exhumé des corps enterrés sous surveillance médicale pour effectuer des rituels traditionnels, provoquant des pics de contamination.
Dans d'autres cas, des malades sont allés chercher l'aide de médecins traditionnels plutôt que d'aller dans des établissements de santé. Cette tendance inquiétante a amené le mois dernier le président Yoweri Museveni à ordonner aux guérisseurs de cesser d'accueillir des personnes souffrantes.
Les autorités ont installé des tentes d'isolement et de traitement dans les villages ruraux pour que les populations puissent rapidement accéder aux soins.
Brian Bright Ndawula et trois membres de sa famille ont tardé à se faire dépister. Ce commerçant de Mubende de 42 ans est aujourd'hui le seul survivant. Sa femme, son fils de quatre ans et sa tante sont morts.
"Lorsqu'on nous a conseillé d'aller à l'hôpital pour faire un test Ebola, nous avions peur qu'on nous place en quarantaine", raconte-t-il.
C'est quand leur état de santé s'est dégradé et que le médecin qui les soignait a lui aussi commencé à présenter des symptômes qu'il a compris qu'ils avaient contracté le virus.
"Je les ai vus mourir. Je savais que j'étais le prochain mais Dieu est intervenu et m'a sauvé la vie", soupire-t-il, rongé par le regret d'avoir retardé le dépistage: "Ma femme, mon enfant et ma tante seraient vivants si nous étions allés voir l'équipe Ebola assez tôt".
- Sensibilisation -
Les survivants comme Brian Bright Ndawula oeuvrent aujourd'hui à la sensibilisation contre Ebola, partageant leurs expériences douloureuses mais rappelant aussi qu'une personne contaminée peut guérir avec un traitement rapide.
La ministre de la Santé, Jane Ruth Aceng, a exhorté les patients guéris à Mubende à diffuser le message selon lequel "quiconque présente des signes d'Ebola ne doit pas fuir le personnel médical mais plutôt courir à eux": "Si vous fuyez avec Ebola, cela vous tuera".
Le docteur Hadson Kunsa, qui a contracté la maladie en soignant des patients atteints du virus, se souvient avoir été pris de terreur en apprenant son diagnostic.
"J'ai supplié Dieu de me donner une seconde chance et j'ai dit à Dieu que je quitterai Mubende après ma guérison", raconte-t-il.
Mais il n'a pu se résoudre à le faire: "Je ne quitterai pas Mubende et je ne trahirai pas ces gens alors qu'ils sont dans le plus grand besoin".
L.Durand--AMWN