- Aux États-Unis, l'emploi en hausse, la Fed peut se concentrer sur l'inflation
- Une vingtaine de dessins de nus signés Yves Saint Laurent mis aux enchères
- L'armée israélienne dit avoir frappé des cibles des Houthis au Yémen
- Mort du journaliste gastronomique Jean-Luc Petitrenaud
- Venezuela : Nicolas Maduro, un homme du peuple à la poigne de fer
- Venezuela: le président Maduro investi pour un 3ème mandat, "un coup d'Etat" selon l'opposition
- Biathlon: triplé français dans le sprint d'Oberhof dominé par Fillon Maillet
- Venezuela: le président Maduro, investi pour un 3ème mandat malgré la contestation de l'opposition
- Wall Street ouvre en nette baisse, prise de court par l'emploi américain
- Grande pompe et militaires pour la troisième investiture de Maduro
- La désinformation prorusse entre en scène sur le réseau social Bluesky
- Champions Cup: Lewis Ludlam, le guerrier anglais de la Rade
- Neige-verglas: fin de la vigilance orange dans les Hauts-de-France, crues dans le nord-ouest
- Après dix ans de séparation, une Yazidie enlevée par l'EI retrouve sa soeur en Irak
- Le Venezuela boucle sa frontière avec la Colombie avant l'investiture de Maduro
- Russie: verdict la semaine prochaine pour les avocats de Navalny, accusés d'"extrémisme"
- La Bourse de Paris atone avant l'emploi américain
- Corée du Sud: le chef de la sécurité présidentielle démissionne
- Flambée de la grippe: ne pas délaisser les gestes barrières...et se faire vacciner
- Open d'Australie: dans son fief, "Djoko" repart à la chasse de Sinner et des Majeurs
- Au salon CES, la bataille des lunettes connectées fait rage
- Radio: moins de pub pour plus d'auditeurs, le pari de RTL
- Open d'Australie: dans son fief de Melbourne, "Djoko" repart à la chasse de Sinner et des Majeurs
- Open d'Australie: avec Murray, "on joue cartes sur table", confie Djokovic
- Champions Cup: Toulouse à l'épreuve des Sharks, La Rochelle retrouve le Leinster
- Les Ehpad à bout de souffle à l'aube de 2025
- En Iran, le vieillissement de la population suscite des craintes pour l'avenir
- L'IA descend du cloud pour intégrer directement les ordinateurs
- Dans le ciel de Los Angeles, avions-citernes et hélicoptères luttent contre les flammes
- Vues du ciel, les conséquences "apocalyptiques" des incendies de Los Angeles
- Climat: 2023-2024 a dépassé le seuil de 1,5°C de réchauffement
- Dopage: l'affaire Sinner a été gérée "dans les règles de l'art", selon le patron de l'ATP
- Russie: verdict attendu pour les avocats de Navalny accusés d'"extrémisme"
- La Cour suprême américaine soupèse la loi menaçant TikTok d'interdiction
- Venezuela: Maduro en passe d'être investi pour un troisième mandat malgré la contestation
- Face aux pillages, les rescapés des incendies de Los Angeles s'improvisent en justiciers
- Corée du Sud: le chef de la sécurité présidentielle appelle à empêcher toute "effusion de sang"
- Venezuela: l'opposition dénonce le bref "enlèvement" de sa cheffe, le gouvernement dément
- Chili : un mégaprojet d'hydrogène vert menace l'observation du ciel dans le désert d'Atacama
- Macron et Starmer s'entretiennent de l'Ukraine lors d'une rencontre au Royaume-Uni
- Venezuela: l'opposition dénonce le bref "enlèvement" de l'opposante Machado, le gouvernement dément
- Sous les cendres autour de Los Angeles, les victimes découvrent "l'apocalypse"
- A Los Angeles, les incendies les "plus dévastateurs" de Californie toujours indomptés
- Venezuela: Maria Corina Machado, visage et âme de l'opposition
- Supercoupe d'Espagne: le Real Madrid rejoint le Barça en finale
- Attentats de 2015: dix ans après, "longue vie à Charlie Hebdo, longue vie aux juifs de France!"
- Au CES, le jeu vidéo s'acoquine aux objets érotiques
- Pour son dernier voyage, Blinken tente avec les Européens d'éviter une nouvelle tourmente syrienne
- Des dizaines de milliers de manifestants en Autriche contre une extrême droite aux portes du pouvoir
- A Los Angeles, les principaux incendies toujours indomptés
Russie: la réinsertion balbutiante des ex-Wagner et militaires revenus du front
L'essentiel de son existence, Alexandre Fiodorov l'a passé dans les prisons russes. Il purgeait une énième peine quand une chance de liberté inespérée est apparue: partir combattre en Ukraine pour le groupe Wagner.
Pendant six mois, il a participé et survécu à l'infernale bataille pour la ville de Bakhmout. Et, comme promis, il a été amnistié, médaillé et libéré.
"Tout était impeccable, j'ai aimé, mais pour l'instant je ne veux plus combattre", dit l'ex-taulard à l'AFP.
Il est désormais aidé par "l'Union des vétérans de l'opération militaire spéciale" en Ukraine, qui milite pour un suivi social et psychologique des soldats revenus du front.
Cette organisation, indépendante du ministère de la Défense mais dans la ligne du Kremlin, souligne que la réinsertion de ces militaires souvent traumatisés est un enjeu primordial pour la société, mais qu'elle est balbutiante en Russie.
Alexandre Fiodorov, lui, a eu droit fin août à la première consultation psychologique de sa vie, organisée à Joukovski, près de Moscou, à laquelle l'AFP a assisté.
Toiles d'araignées tatouées sur les mains, crâne rasé, blouson noir frappé de l'écusson du groupe Wagner - une tête de mort – cet homme robuste de 46 ans se confie calmement.
- "Qu'est-ce que tu aimerais faire désormais ?", demande la thérapeute, Anna Kossyreva.
- "Devenir une personne normale", répond Alexandre Fiodorov, dans une salle servant habituellement à des consultations avec des enfants.
- "Et si tu étais sur un vaisseau spatial, par exemple, quel rôle aimerais-tu avoir ?", demande la psy.
- "Apprendre aux jeunes à vivre sur Terre", dit Alexandre Fiodorov.
Il raconte avoir grandi dans un orphelinat, être tombé dans le banditisme et avoir fait 25 ans de prison pour divers crimes.
- Manque de psychiatres –
Alexandre Fiodorov dit "aimer très fort le peuple russe" et vénérer le défunt chef de Wagner, Evguéni Prigojine, qui avait visité en 2022 des colonies pénitentiaires pour enrôler des détenus.
Lors de la conquête de Bakhmout, Alexandre Fiodorov était éclaireur: son unité devait infiltrer les positions adverses avant l'attaque des groupes d'assaut.
Dans le dortoir d'un modeste hôtel de Moscou où il est hébergé temporairement, il montre des photos des deux médailles qu'il a reçues. L'une du groupe Wagner, l'autre au nom du président Vladimir Poutine.
S'il affirme "vivre dans le présent sans regarder vers l'avenir", il veut aussi "une famille et un travail". D'après lui, la réinsertion des ex-soldats est "vitale" pour ne pas "qu'ils se perdent et se bourrent la gueule".
Ces derniers mois, la presse russe a déjà rapporté des incidents impliquant des militaires revenus des combats.
"Un individu problématique sera un problème dans nos rues avec de possible crimes. Il peut commencer à violer les principes de notre vie et c'est pour ça qu'il faut encadrer chaque personne", prône Oleg Pantchourine, 32 ans, président de "l'Union des vétérans de l'opération militaire spéciale".
Commandant adjoint du 71e régiment de fusiliers motorisés de la Garde, M. Pantchourine participe lui-même aux opérations en Ukraine. Début juillet, il a été blessé à la jambe à Robotyné, à la pointe de la contre-offensive ukrainienne dans le sud. En convalescence, il se déplace avec des béquilles.
"Si on ne prend pas en estime un (ancien combattant), il commence à se sentir offensé par le système. Il faut donc montrer de l'estime et dire qu'il a fait ce que beaucoup d'autres ne peuvent pas faire", insiste-t-il.
Selon lui, l'Etat russe fournit des avantages financiers et matériels aux vétérans, mais il y a des lourdeurs administratives et une pénurie de "spécialistes" pour la prise en charge: psychiatres, juristes, assistants sociaux.
Avec deux autres ONG -- le fonds "Dobryie Lioudi" et l'organisation "Officiers de Russie" -- l'Union des vétérans a lancé son propre programme pour traiter les troubles psychologiques et réintroduire les anciens combattants dans la vie active.
- Blessé abandonné –
Responsable de l'Union des vétérans à Moscou, Elnour Khismatoulline, 30 ans, est un ancien des forces spéciales, devenu ensuite policier. En 2022, il a rejoint Wagner et combattu à Bakhmout.
Ce gaillard originaire de la région de Bachkirie affirme avoir subi six commotions successives après s'être retrouvé sous les obus ukrainiens.
Evacué de la zone de conflit, il a perdu la parole à cause du choc et dit souffrir d'un syndrome de stress post-traumatique. A son retour en Russie, il a recommencé à s'exprimer normalement après deux mois de consultations avec des psychologues.
Depuis, aider d'autres vétérans est devenu "le sens de (sa) vie". Il regrette toutefois le manque de considération de beaucoup de ses concitoyens désintéressés du conflit et vivant "dans leur petit monde".
Il se mobilise actuellement pour financer les soins d'un soldat russe retrouvé à moitié mort en 2022 sur le champ de bataille, victime de graves lésions cérébrales puis abandonné, alité et muet, dans un hospice près de Moscou.
Les vétérans interrogés par l'AFP veulent éviter les ornières ayant suivi la guerre soviétique en Afghanistan et celles russes en Tchétchénie, quand des dizaines de milliers d'ex-soldats s'étaient retrouvés sans aide.
Surtout que l'intensité exceptionnelle des combats en Ukraine risque d'entraîner des traumatismes dévastateurs.
"Faut comparer ça à 1941 (date de l'attaque nazie contre l'URSS) quand nos grands-pères étaient dans les tranchées, sans eau, sans nourriture", pointe Alexandre Bossenov, 25 ans, qui a aussi combattu pour Wagner à Bakhmout.
Lui se verrait bien travailler dans la sécurité ou la formation des recrues. "Je sais tirer avec tous les types d'armes à feu, jusqu'au mortier", lance-t-il d'une voix nerveuse, avec une étrange lueur dans le regard.
Sur le dessus de son crâne, il dévoile une longue cicatrice blanche, celle laissée par une balle de sniper qui lui a effleuré la tête.
S.F.Warren--AMWN