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Le Hamas se dit ouvert aux négociations, nouvelles frappes israéliennes sur Gaza
Le Hamas a affirmé mercredi rester ouvert aux négociations tout en exigeant le respect de l'accord de trêve, après les bombardements massifs menés par Israël sur la bande de Gaza qui réveillent le spectre de la guerre.
L'armée israélienne a mené mercredi de nouvelles frappes sur le territoire palestinien, où le bilan de la guerre s'est alourdi de 970 morts en deux jours, a annoncé le ministère de la Santé du Hamas sans donner de détails sur les circonstances de ces décès.
Comme la veille, dans le nord de Gaza, hommes, femmes et enfants fuyaient dans un paysage dévasté, à pied ou entassés dans des charrettes, contraints une nouvelle fois à l'exode déjà vécu pendant les mois de guerre.
Le ministère de la Santé du Hamas avait affirmé auparavant qu'un employé étranger de l'ONU avait été tué et cinq autres blessés par une frappe sur leurs bureaux. Israël a démenti avoir bombardé un bâtiment de l'ONU.
Mardi, après deux mois de trêve, Israël avait lancé sur Gaza des frappes aériennes parmi les plus meurtrières depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023, affirmant que la reprise des opérations militaires était "indispensable" pour assurer la libération des otages encore aux mains du Hamas.
Ces frappes ont fait au moins 413 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas, avant de nouveaux bombardements la nuit suivante.
- "Retour en arrière" -
"Où est la sécurité? Où devrions-nous aller? Qu'ils lâchent une bombe nucléaire sur nous et qu'on en finisse. Nous sommes fatigués de cette vie", a témoigné en pleurant Ahlam Abed, une déplacée dans le camp d'Al-Mawasi, dans le sud de Gaza.
Mardi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait averti que les frappes de la nuit précédente n'étaient "que le début" et que "désormais" les négociations sur la libération des otages "ne se dérouleraient que sous le feu".
Le Hamas "n'a pas refermé la porte des négociations, mais nous insistons sur le fait qu'il n'y a aucun besoin de nouveaux accords", a déclaré mercredi à l'AFP un de ses dirigeants, Taher al-Nounou.
"Nous n'avons pas de conditions préalables mais nous exigeons (qu'Israël) soit contraint à cesser immédiatement (les hostilités) et à commencer la seconde phase des négociations" prévues par l'accord de trêve, a-t-il ajouté.
Les frappes de mardi, menées "en totale coordination" avec les Etats-Unis, selon Israël, ont soulevé l'indignation dans les pays arabes, en Iran ou en Europe.
- Manifestation à Jérusalem -
En Israël, des milliers de personnes ont manifesté à Jérusalem, accusant Benjamin Netanyahu de poursuivre la guerre au mépris du sort des otages, lors du plus grand rassemblement dans cette ville depuis des mois.
"Nous espérons que tout le peuple d'Israël rejoindra le mouvement et continuera jusqu'à ce qu'on rétablisse la démocratie et qu'on libère les otages", a affirmé à l'AFP Zeev Berar, un manifestant de 68 ans venu de Tel-Aviv.
Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, 58 restent retenues à Gaza dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.
Benjamin Netanyahu se trouve sous forte pression de ses alliés d'extrême droite, hostiles à un cessez-le-feu. Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, figure de l'extrême droite qui avait démissionné en janvier pour protester contre la trêve, a annoncé mardi son retour au gouvernement.
La première phase de la trêve, qui a expiré le 1er mars, a permis le retour en Israël de 33 otages, dont huit morts, et la libération d'environ 1.800 détenus palestiniens.
Depuis, les négociations menées par l'intermédiaire du Qatar, des Etats-Unis et de l'Egypte, sont au point mort.
Israël souhaite une extension de la première phase jusqu'à mi-avril et réclame, pour passer à la deuxième, la "démilitarisation" de Gaza et le départ du Hamas, qui dirige le territoire depuis 2007.
Comme moyens de pression, Israël a déjà bloqué l'entrée de l'aide humanitaire dans le territoire et coupé l'électricité, tout en n'excluant pas une reprise de la guerre si le Hamas ne cédait pas.
L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.218 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité.
En riposte, Israël a lancé une offensive à Gaza qui a fait au moins 49.547 morts, majoritairement des civils, à la date de mercredi, d'après les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
L.Durand--AMWN