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Venezuela: l'opposition appelle Maduro à mettre fin à la violence et à libérer les personnes arrêtées
Le candidat de l'opposition vénézuélienne Edmundo Gonzalez Urrutia, qui revendique la victoire à la présidentielle du 28 juillet, a appelé samedi le président Nicolas Maduro "à mettre fin à la violence et aux persécutions".
La Cour suprême, saisie par ce dernier, a de son côté rappelé que sa décision de valider le résultat de la présidentielle, contesté par l'opposition et une partie de la communauté internationale, sera "sans appel".
"M. Nicolas Maduro, je vous demande au nom de tous les Vénézuéliens de mettre fin à la violence et à la persécution et de libérer immédiatement tous les compatriotes détenus arbitrairement", a lancé sur les réseaux sociaux M. Gonzalez Urrutia, qui n'a pas été vu publiquement depuis plus d'une semaine.
Les troubles post-électoraux ont fait 24 morts selon des ONG de défense des droits de l'homme, et 2.200 personnes ont été arrêtées, selon M. Maduro, qui a fait état de deux membres des forces de l'ordre tués.
Les prisonniers détenus dans plusieurs centres de Caracas devaient être transférés samedi vers deux prisons de haute sécurité à Tocoron y Tocuyito, situées respectivement à 100 et 200 km à l'ouest de la capitale.
- "Crime de réprimer sauvagement" -
"Assez de persécutions et de violences, assez d'essayer de semer la terreur, assez de ne pas respecter la volonté de changement des Vénézuéliens, acceptez ce que notre peuple a exprimé et commençons tous à sortir notre pays de cette crise", dit aussi M. Gonzalez Urrutia, 74 ans.
"Exiger le respect de notre Constitution n'est pas un crime, manifester pacifiquement pour faire respecter la volonté de millions de Vénézuéliens n'est pas un crime", ajoute le discret diplomate qui avait remplacé comme candidat la cheffe de l'opposition Maria Corina Machado, déclarée inéligible.
Il poursuit ainsi: "C'est un crime de ne pas accepter la volonté de notre peuple, c'est un crime de faire disparaître, de persécuter, d'emprisonner et de condamner injustement des centaines de citoyens innocents. C'est un crime de réprimer sauvagement des manifestants pacifiques".
"Chers Vénézuéliens, je continuerai à vos côtés à défendre la vérité et la volonté de changer dans la paix", conclut M. Gonzalez Urrutia, qui ne s'était pas rendu mercredi à une convocation de la Cour suprême (Tribunal supérieur de justice, TSJ), saisie par le président Maduro pour faire "valider" sa victoire.
La présidente du TSJ Caryslia Rodriguez a rappelé samedi lors d'une audience sur la présidentielle que ses décisions étaient "sans appel".
Le TSJ "poursuit l'expertise entamée le 5 août 2024 en vue de produire l'arrêt définitif en réponse à ce recours, qui aura l'autorité de la chose jugée puisque cet organe juridictionnel est la plus haute instance en matière électorale et que, par conséquent, ses décisions sont sans appel et contraignantes", a souligné la présidente.
La plupart des observateurs considèrent que le TSJ est inféodé au pouvoir.
Le parquet a ouvert mardi une enquête criminelle contre M. Gonzalez Urrutia et Mme Machado pour "usurpation de fonctions, diffusion de fausses informations, incitation à la désobéissance aux lois, incitation à l'insurrection, association de malfaiteurs".
Les deux leaders avaient notamment lancé un appel à l'armée à se ranger "du côté du peuple".
Le Conseil national électoral (CNE) a ratifié le 2 août la victoire de M. Maduro avec 52% des voix, sans rendre public le décompte exact des voix et les procès-verbaux des bureaux de vote, assurant avoir été victime d'un piratage informatique.
Selon l'opposition, qui a publié les procès-verbaux obtenus grâce à ses scrutateurs - dont la légitimité est rejetée par M. Maduro - Edmundo Gonzalez Urrutia a remporté le scrutin avec 67% des voix.
L'opposition ainsi que de nombreux observateurs estiment que le piratage avancé par le CNE est une invention du gouvernement pour ne pas publier les documents électoraux. Vendredi, le président Maduro a balayé ces accusations : "Il est de notoriété publique que la cyberattaque a été brutale".
Vendredi, M. Maduro avait écarté toute "négociation" avec l'opposition à sa sortie de la Cour suprême appelant Mme Machado à se rendre.
De son côté, Mme Machado avait confié à l'AFP qu'elle offrirait des "garantes et des sauf-conduits" aux membres du "régime" en cas de transition pacifique.
F.Dubois--AMWN