- La Colombie demande l'aide du Venezuela pour mettre fin aux violences à la frontière
- La Cour interaméricaine condamne le Nicaragua pour avoir permis la réélection d'Ortega en 2011
- Open d'Australie - Demi-finales: Djokovic en danger contre Zverev, Sinner favori devant Shelton
- Ligue Europa: Lyon contraint au nul (0-0) à Fenerbahçe
- Wall Street termine en hausse, record du S&P 500
- NBA: A Paris, la victoire Wembanyama
- Ligue Europa: Lyon contraint au nul (0-0) face à Fenerbahçe
- Les pompiers progressent contre le nouvel incendie près de Los Angeles
- Un juge suspend la remise en cause du droit du sol ordonnée par Trump
- Le cofondateur d'une entreprise de cryptomonnaies enlevé puis libéré, 10 personnes interpellées
- Opiacés: Purdue et la famille Sackler acceptent de payer 7,4 milliards de dollars
- Hand/Mondial-2025: les Bleus voyagent tranquillement en quarts
- Des centaines de Palestiniens quittent Jénine au troisième jour d'une opération israélienne
- Le Mexique se prépare à recevoir les premiers expulsés de l'ère Trump
- La Bourse de Paris dans le vert, attentive aux propos de Trump
- Venez en Amérique ou payez des taxes, lance Trump aux patrons réunis à Davos
- WRC: Kalle Rovanperä, le retour d'un champion pour un 3e titre
- Biathlon: Jeanmonnot s'impose à Anterselva et reprend sa marche en avant
- Alerte sur l'eau potable: un "polluant éternel" détecté dans de nombreuses villes
- Le cofondateur de l'entreprise de cryptomonnaies Ledger et sa compagne enlevés contre rançon puis libérés
- Guérillas, narcos : qui sont et que font les groupes armés en Colombie ?
- Accident mortel à Créteil: le rappeur Koba LaD maintenu en détention provisoire
- Décès du journaliste Jean-François Kahn, fondateur de Marianne et engagé au centre
- France: une large part des forêts de montagne et de Corse menacées par le changement climatique (UICN)
- En Ukraine, nouvelles évacuations d'enfants face à l'avancée russe dans le nord-est
- Jacques Audiard "extraordinairement heureux" après son record de nominations aux Oscars
- Wall Street ouvre mitigée, en manque de catalyseurs
- Le cofondateur de l'entreprise de cryptomonnaies Ledger enlevé contre rançon puis libéré
- Biathlon: Lou Jeanmonnot remporte le sprint (7,5 km) à Anterselva
- Coralie Fargeat, seule réalisatrice nommée aux Oscars: "du bonheur à l'état pur"
- Macron et Albert II rendent hommage à Didier Guillaume
- Livraisons de repas: deux ex-dirigeants de Frichti seront jugés à Paris pour travail dissimulé et emploi illégal d'étrangers
- Italie: Kolo Muani peut enfin tenter de rebondir à la Juventus
- "Call of Duty: Black Ops 6", jeu vidéo le plus vendu en 2024 aux Etats-Unis
- Foot: l'exploit contre City, premier soir du reste de la saison parisienne
- Open d'Australie: Keys use Swiatek pour s'offrir une finale contre Sabalenka
- Sous les pots de yaourt, une ruine romaine du IIIe siècle
- Décès du journaliste Jean-François Kahn, fondateur de Marianne
- Nucléaire: lancement du débat public sur le projet d'EPR2 dans l'Ain
- Le procureur de la CPI demande des mandats d'arrêt contre des dirigeants talibans
- Indonésie: le bilan du glissement de terrain s'élève à 22 morts, recherches suspendues
- Le "maître des excréments" japonais fier de nourrir directement Dame nature
- Un salarié sur quatre se dit en mauvaise santé mentale
- Jean-Emmanuel Casalta, nouveau PDG de Public Sénat
- Japon: des "anges gardiens" pour contenir la criminalité
- Le journaliste Jean-François Kahn est mort à 86 ans
- XV de France: entre blessures et manque de rythme, les piliers tanguent
- L'extrême droite allemande progresse "le vent dans le dos" vers les législatives
- Actions visant l'OFB: la ministre Pannier-Runacher appelle à "l'apaisement"
- Des centaines de Palestiniens quittent Jénine au 3e jour d'une opération israélienne
Venezuela: "miracles" médicaux sur les rives de l'Orénoque
Sous un auvent, une jeune indigène vénézuélienne de 17 ans, yeux cernés, allongée dans un hamac usé et sale, regarde son bébé dans les bras de l'infirmière du village. Elle vient d'accoucher à même le sol.
Comme ailleurs dans l'Etat de Bolivar (sud-est), dans l'Amazonie vénézuélienne, les 270 habitants du village de Chaviripa -- dont 180 indigènes Eñepa -- vivent dans une extrême pauvreté et un immense désert médical.
L'infirmière Carmen Olivo, 40 ans et des dizaines d'accouchements au compteur, a l'habitude de faire avec les moyens du bord.
"J'ai à peine une paire de gants. Même pas de ciseaux. J'ai coupé le cordon ombilical avec un couteau", dit-elle.
"Ce ne sont pas des conditions pour un accouchement. Un hamac sur le sol, pas d'eau propre", explique-t-elle. "Ces gens sont éloignés de tout, ce sont des zones très pauvres".
- Langue indigène -
A l'aube, elle avait accouru dès les premières contractions. Sans connexion téléphonique ni radio, il a fallu envoyer un messager pour demander une voiture. Celle-ci est arrivée après l'accouchement...
La maman, Lidiana Requena, est transportée à 15 km de là, jusqu'à La Milagrosa (la Miraculeuse), le centre de la Fondation Maniapure, financée uniquement par des dons.
Elle est aussitôt auscultée par Natalia Vivas, 24 ans, interne en médecine qui complète son cursus de l'Université centrale de Caracas.
"Kotopa. Bien? Oncoma tasempe. (Douleur. Bien? Respire à fond)", dit-elle avec bienveillance, mélangeant langue enepa, apprise sur le tas, et espagnol, avant de poser une perfusion puis de suturer des lésions provoquées par l'accouchement.
"C'est important de communiquer, de leur dire que ça va faire un peu mal. Les femmes ne parlent souvent pas espagnol", explique-t-elle, tandis qu'une infirmière habille le nouveau-né.
"La Milagrosa est devenu le centre qui reçoit le plus de patients de la zone mais ce n'est pas un hôpital. Loin s'en faut", soupire le Dr Tomas Sanabria, 74 ans, cardiologue de renom et un des iniatateurs de la Fondation, il y a 25 ans avec un couple suisso-vénézuelien.
"J'ai commencé à venir dans les années 1960 quand j'étais étudiant en médecine. Pour camper", raconte M. Sanabria, qui rappelle que cette région sauvage a inspiré Jules Verne pour son roman "Le superbe Orénoque".
"Dès les premiers séjours, on s'est rendu compte que les gens avaient beaucoup de besoins. Ils nous demandaient des consultations", raconte-t-il. En 1995, il parvient à faire financer par une ONG l'installation d'un médecin.
"Un salaire, une voiture et une radio... Dès le début, on a compris la nécessité de la télémédecine. On a utilisé la radio, le fax, le téléphone et maintenant internet", explique le cardiologue. "C'est la santé pour tous à moindre coût"
Une fois par an, la Fondation organise la venue d'une trentaine de spécialistes qui traitent jusqu'à 1.800 personnes en quelques jours.
- Symbolique-
Chaque jour, 50 à 100 patients se rendent au centre. Certains marchent des heures.
D'autres viennent à trois sur un vélo comme Cristobal Quilelli, qui a pédalé trois heures pour emmener sa femme et sa fille de 4 ans, souffrant de fièvre et de toux. Parfois, un bus entier débarque après des heures de piste.
Domingo Antonio, 69 ans, et Felix Gutierrez, 73 ans, ont effectué une journée de voyage la veille, ont dormi dans l'enceinte de l'hopital pour consulter un médecin le lendemain, l'un pour des problèmes au rein, coeur et prostate, l'autre pour des douleurs articulaires.
A la pharmacie du centre, Alvaro Leal leur donne gratuitement les médicaments. "On demande une participation symbolique pour chaque consultation (moins d'un dollar) mais on ne refuse personne. Ca permet d'acheter de l'eau de javel et des stylos", explique-t-il.
La France, un des principaux partenaires, donne 600.000 euros par an. Objectif : aider des populations démunies et défendre "les populations indigènes". "Nous devons protéger leurs langues, leurs coutumes et... leur santé", explique l'ambassadeur de France, Romain Nadal.
En 2021, 8.925 personnes dont 2.910 indigènes (32.6%) ont été soignées par la Fondation.
Avec le temps, celle-ci a étendu son influence au-delà de La Milagrosa, fournissant médicaments, appareils médicaux, formations et internet aux dispensaires locaux.
"Ici, j'ai pleuré, j'ai souffert", raconte Marlene Campos, infirmière à La Urbana, village enclavé sur l'Orénoque.
Grâce à la Fondation, elle soigne de nombreux patients qu'elle était obligée auparavant de renvoyer vers l'hôpital de Caicara à plusieurs heures de voiture.
"Quand je suis arrivée je voulais partir. Maintenant, je me sens utile. J'ai demandé à rester une année de plus".
P.Silva--AMWN