
-
A Paris, des vestiges de l'histoire plurimillénaire de Gaza, menacée par la guerre
-
Mort à 65 ans de l'acteur américain Val Kilmer (presse)
-
"Un marché assez chaotique": les boutiques de CBD dans le brouillard
-
Pékin mène de grandes manœuvres militaires dans le détroit de Taïwan
-
L'Australie confrontée à une "guerre du tabac"
-
À la lutte pour le maintien, Reims veut "jouer le coup à fond" en Coupe de France
-
Le dérapage contrôlé dans les dunes, une passion saoudienne
-
En Asie centrale, l'inexorable exode des Russes
-
L'Assemblée s'empare de la sensible réforme du scrutin à Paris, Lyon et Marseille
-
En pleine campagne au Yémen, Trump dépêche un 2e porte-avions au Moyen-Orient
-
Trump et Musk essuient un premier revers électoral dans le Wisconsin
-
La Grèce dévoile un vaste plan de modernisation de son armée
-
Royaume-Uni: l'autorisation de voyage électronique s'impose aux visiteurs européens
-
Jeu vidéo: Nintendo va en dire davantage sur la console Switch 2, la date de sortie espérée
-
L'entraîneur du Real Madrid Carlo Ancelotti jugé pour fraude fiscale
-
Du Wisconsin à la Floride, premiers tests électoraux pour Trump et Musk
-
Pékin lance de grandes manoeuvres militaires dans le détroit de Taïwan
-
Guinée: la junte fixe le référendum sur la Constitution au 21 septembre
-
Au Niger, la junte libère d'anciens ministres du régime renversé
-
L'Assemblée nationale adopte un texte intégrant le non-consentement à la définition pénale du viol
-
Trump veut lancer la mère de toutes les batailles commerciales
-
Coupe de France: le PSG se fait peur avant de renverser Dunkerque
-
Angleterre: le joyau Saka brille pour son retour avec Arsenal
-
Réforme de l'audiovisuel public: examen par les députés suspendu après un accrochage avec Dati
-
Wall Street finit en ordre dispersé dans l'attente de nouveaux droits de douane américains
-
Condamnation Le Pen: le RN attaque les juges, décision en appel envisagée à "l'été 2026"
-
Trump affûte ses nouveaux droits de douane
-
Venezuela: l'opposition réaffirme la souveraineté du pays sur la région disputée de l'Essequibo
-
Le texte intégrant le non-consentement à la définition pénale du viol bien engagé à l'Assemblée
-
Jugement Le Pen: le RN attaque les juges, décision en appel envisagée pour "l'été 2026"
-
L'Assemblée nationale approuve largement un texte pour lutter contre le narcotrafic
-
Le monde cherche la parade face aux nouveaux droits de douane de Trump
-
La Bourse de Paris prend de la hauteur avant les annonces commerciales de Trump
-
Jugée pour meurtre, une ex-employée de crèche reconnaît avoir donné du Destop à un bébé
-
Un responsable du Hezbollah tué dans un raid israélien près de Beyrouth
-
Basket: le projet de la NBA en Europe en questions
-
Jugement Le Pen: le RN attaque les juges et "le système", Bayrou fait part de ses "interrogations"
-
Séisme en Birmanie: nouveau bilan de 2.700 morts, une survivante secourue à Naypyidaw
-
Afrique du Sud: manifestations après le viol d'une fillette
-
Foot: Gaëtane Thiney prendra sa retraite à la fin de la saison
-
Le monde se prépare à encaisser les nouveaux droits de douane de Trump
-
Wall Street crispée avant les nouveaux droits de douane américains
-
Les députés commencent à se pencher sur la réforme contestée de l'audiovisuel public
-
Rugby: Bielle-Biarrey élu meilleur joueur du Tournoi des six nations
-
Angleterre: Haaland absent entre "5 et 7 semaines" avec Manchester City (Guardiola)
-
Zone euro: l'inflation ralentit encore en mars, à 2,2% sur un an
-
Birmanie: minute de silence pour les victimes du séisme, une survivante secourue à Naypyidaw
-
Crédits auto: un scandale à plusieurs milliards devant la Cour suprême britannique
-
Bébé tué avec du Destop: l'ex-employée de crèche, jugée à Lyon, reconnaît les faits
-
Un chef du Hezbollah tué dans une frappe israélienne au sud de Beyrouth

Sur les traces de la tequila, le mezcal redoute les fruits amers du succès
A vue d'oeil, Sosima Olivera peut évaluer la qualité d'une agave, la plante du mezcal, l'alcool mexicain à la mode dont les producteurs artisanaux redoutent les fruits amers du succès international et de la surexploitation.
"La bouteille (de mezcal) est un résumé de tout ce que nous faisons depuis des années", se félicite Sosima en arpentant ses plantation de feuilles vertes, épaisses, géantes, grimpantes et piquantes - à ne pas confondre avec des cactus - à travers les collines de Sola de Vega, dans le sud-ouest du Mexique.
Sosima, 50 ans, anime un collectif de "mezcaleros" dans l'Etat du Oaxaca, un raccourci du Mexique entre côte Pacifique et extrémité sud de la Sierra madre, avec des traditions authentiquement entretenues par les communautés zapotèques et mixtèques.
Oaxaca est le berceau du mezcal, dont la cote grimpe dans les bars à cocktail aux Etats-Unis, au Canada, en Espagne, en France et en Allemagne.
Les exportations sont passées de 19,7 millions de dollars en 2015 à 62,9 millions en 2020, selon les données officielles.
Les marques font souvent allusion à l'euphorie que procure un alcool qui chauffe les entrailles à 40 ou 50 degrés: "Viejo indecente" (vieil indécent), "Pierde almas" (âmes perdues), "Mil diablos" (mille démons).
Des "mezcalerias" ont flairé la bonne affaire autour de la cathédrale Santo Domingo à Oaxaca-ville, le fief de grands artistes mexicains du XXe siècle (Francisco Toledo et Rufino Tamayo) pris d'assaut par les touristes.
Ces débits de boisson servent le mezcal dans des dés à coudre malgré le dicton local qu'il vaut mieux ne pas prendre au pied de la lettre, en effet: "Pour chaque mal, un mezcal. Pour chaque bonheur aussi. Elle s'il n'y a pas de solution, un litre et demi".
- Sans agave pas de mezcal-
Le mezcal dérive de l'agave - également appelé maguey, plantes de la famille des Asparagaceae -, tout comme la tequila, fille unique de l'agave bleue de l'Etat du Jalisco, plus au nord.
Plus raffiné au goût, le mezcal utilise différents types de plantes et sa production artisanale prend plus de temps d'élaboration.
Certaines plantes demandent 13 et 15 ans pour mûrir, et même jusqu'à 17 ans dans le cas du "tepeztate".
Loin de se réjouir de la notoriété mondiale du mezcal, Sosima s'inquiète des conséquences du boom de la demande commerciale.
"S'il y a besoin de davantage de plantes, il y a davantage d'exploitation de la terre, des paysages, de la biodiversité, du bois", analyse-t-elle, face à ses jarres en argile dans laquelle elle distille une eau de vie de sa propre marque, "Fane Kantsini" (Trois colibris en chontal, sa langue indigène).
"Très peu d'efforts sont faits pour conserver les espèces d'agave", déplore une autre productrice, Graciela Angeles, 43 ans. "Sans maguey, il n'y a pas de mezcal", assène-t-elle, un dicton aussi vrai que celui en vogue dans les "mezcaleria" de Oaxaca-capitale.
Graciela cultive pour sa part de multiples variétés de graines et de semences sous une immense serre.
Elle détaille le processus complexe de l'élaboration de la liqueur, dont la réussite dépend en grande partie du flair et du talent du maître "mezcalero".
Autre danger : certains "palenque" (atelier de distillation) artisanaux ne sont en fait que des sous-traitants de grandes marques, avec l'arrivée de grands capitaux dans le commerce juteux du spiritueux. Une marque comme "400 conejos" (400 lapins) a pignon sur rue jusque dans les duty-free des aéroports.
En moyenne la bouteille de 750 ml coûte 40 dollars à Oaxaca.
En contraste avec ce modèle affairiste, le mezcal de Sosima et d'Angeles est le fruit d'un lent processus. "Les petits producteurs comme nous vont toujours exister dans les villages", espère Sosima. Des producteurs adeptes d'une agriculture raisonnée, semant peu mais bien, explique-t-elle en substance.
Les deux femmes productrices de mezcal organisent des séances de dégustation pour éduquer les consommateurs.
"Ce qu'il y a derrière le mezcal, je l'ai appris après être tombé amoureux de la saveur", affirme Christopher Govers, un touriste dans une fête du mezcal qui a attiré plusieurs centaines de personne à Oaxaca-capitale. Dans son dos, au plus fort de la fête, deux hommes passent en titubant.
Y.Nakamura--AMWN