- XV de France: les Bleus pour la passe de trois contre des All Blacks revanchards
- Boxe: Mike Tyson a fait son âge, battu par Jake Paul
- Dernier tête-à-tête Biden-Xi avant l'ère Trump
- Logements à base de champignons à Gaza? Des designers arabes proposent des innovations durables
- Avec Trump et Musk, un Big Bang pour le programme spatial?
- Macron en Argentine pour "raccrocher" Milei au "consensus international"
- Le Gabon vote pour ou contre une nouvelle Constitution, "tournant majeur" après le putsch
- Pays-Bas: la coalition au pouvoir survit à une démission après des accusations de racisme
- Nouvelle-Zélande: une députée interrompt une séance parlementaire avec un haka
- Trump nomme Karoline Leavitt, 27 ans, porte-parole de la Maison Blanche
- Emeutes de 2023 à Brasilia: la justice argentine ordonne l'arrestation de 61 Brésiliens
- Un Biden affaibli tente de rassurer avant l'arrivée de Trump
- Rugby: l'Irlande aux deux visages bat l'Argentine en serrant les dents
- Wall Street finit en nette baisse, froissée par une Fed moins conciliante
- Trump nomme ses propres avocats aux postes clefs du ministère de la Justice
- Au sommet Asie-Pacifique dans l'ombre de Trump, Xi comme Biden pressentent "changement" et "turbulences"
- Trump et le MMA, un amour réciproque
- Dans la nuit parisienne, la Vierge de Notre-Dame retrouve "sa maison"
- Israël/Hezbollah: Beyrouth étudie une proposition de trêve, selon des responsables
- Le gouvernement veut rassurer les agriculteurs avant une nouvelle mobilisation
- Fonction publique: au moins 188.000 agents ont bénéficié d'une prime qui sera suspendue en 2024, selon un rapport
- Foot: la Juventus Turin tourne la page Paul Pogba
- Nigeria: une infirmière de l'Unicef s'échappe après six ans de captivité chez les jihadistes (armée)
- Macron en visite d'Etat début décembre en Arabie saoudite
- Victoire aux prud'hommes face à NRJ d'anciens collaborateurs de Manu Levy, accusé de "harcèlement moral"
- Quatre sites pornographiques commencent à être bloqués en France
- Pérou: Biden et Xi au sommet des pays du Pacifique dans l'ombre de Trump
- Décès de "la dame aux œillets", symboles de la révolution de 1974 au Portugal
- Le rachat de La Poste Telecom par Bouygues finalisé
- La Bourse de Paris recule, refroidie par la Fed
- Scholz et Poutine parlent de l'Ukraine, Kiev s'indigne
- Le PNF demande un procès pour corruption contre Rachida Dati et Carlos Ghosn
- Inondations en Espagne: le président de région admet des "erreurs", mais refuse de démissionner
- Masters ATP: Zverev en patron dans le dernier carré, Alcaraz fait ses valises
- "Semaine de l'industrie": collégiens et lycéens conviés à découvrir les usines du 21e siècle
- Rugby: Smith peut illuminer un match "quand rien ne se passe", selon Kolisi
- Les Bourses européennes finissent dans le rouge, la Fed inquiète
- Vingt ans après la taxe carbone, "l'industrialisation" des fraudes aux aides publiques
- Fréquences TNT: le bras de fer engagé devant la justice par C8 et Hanouna pourrait durer
- Victoire aux prud'hommes d'anciens collaborateurs de Manu Levy (NRJ), accusé de "harcèlement moral"
- Face au surtourisme, Pompéi limite le nombre de visiteurs
- Ombrières obligatoires sur les parkings: la grande distribution proteste
- Cauet débouté en appel de ses demandes d'indemnisation auprès de NRJ
- Dérapage budgétaire: Borne concède avoir été "alertée" fin 2023 mais estime avoir pris sa part
- Gaza: 29 ONG accusent l'armée israélienne de favoriser le pillage de l'aide humanitaire
- "Pollution", "fabrique du silence": à Glomel, la carrière de la discorde
- Sous le feu des critiques, Michel Barnier démine la colère des départements
- Masters ATP: Zverev en patron en demi-finales, Alcaraz éliminé
- Climat: Al Gore juge "absurde" d'organiser les COP dans des "pétro-Etats"
- Alternative à X, le réseau social Bluesky gagne un million d'utilisateurs en 24 heures
Une nuit aux musées du Vatican, avec Gianni le gardien et ses 2.797 clés
Rome, la nuit. Gianni pousse la porte d'entrée des Musées du Vatican, un imposant trousseau de clés à la main. En un éclair, il s'engouffre dans les couloirs déserts pour ouvrir les portes des galeries, parmi les plus visitées au monde.
"Il y a exactement 2.797 clés. Chacune compte de un à cinq copies, nous en avons donc plus de 10.000", confie fièrement ce quinquagénaire romain, qui connaît désormais ses serrures sur le bout des doigts.
Du monumental escalier de Bramante à la galerie des Cartes géographiques, la silhouette de Gianni Crea slalome entre les sculptures en marbre, les antiquités romaines et les tableaux de la Renaissance.
Dans quelques heures, des milliers de touristes déferleront dans les 1.400 salles des musées. Mais avant l'aube, seul le tintement métallique de son trousseau trouble le silence des lieux plongés dans la pénombre.
Raphaël, De Vinci, Le Caravage... "Chaque recoin est un morceau d'histoire", glisse Gianni, droit dans son costume cravate, en balayant les oeuvres avec la lumière de sa lampe torche, lors d'une visite exclusive avec une équipe de l'AFP.
Pour couvrir matin et soir les sept kilomètres d'itinéraire, il encadre une équipe de dix "clavigeri" (littéralement les "porteurs de clés").
"Les musées sont divisés en quatre zones. Chaque +clavigero+ ouvre de 60 à 75 portes, soit un total de plus de 270 portes par jour", explique-t-il.
Ses 25 ans de métier n'ont pas entamé son émerveillement. "On a toujours des choses à apprendre", affirme ce passionné d'histoire qui s'est retrouvé à ce poste "par le fruit du hasard".
- Accès aux coulisses -
Au milieu de l'amas de clés reliées à un large anneau d'acier, certains exemplaires se distinguent. La plus ancienne, qui date de 1771 et ouvre le musée Pio-Clementino, mesure une quinzaine de centimètres.
D'autres portent une étiquette jaune: ce sont celles qui, pendant le conclave, scellent les portes menant aux pièces où se réunissent à huis clos les cardinaux pour élire le pape.
Mais la plus précieuse est la seule non numérotée: celle donnant accès à la célèbre Chapelle Sixtine ornée des fresques de Michel-Ange.
Selon un strict protocole, elle est placée chaque soir dans une enveloppe scellée et conservée dans un coffre-fort, lui-même protégé dans un bunker. "Un niveau de protection maximal", sourit Gianni dans le local exigu, sous une photo officielle du pape François.
Ces dernières années, sa tournée matinale est devenu moins solitaire: grâce à un billet "VIP", de petits groupes - jusqu'à 20 visiteurs - peuvent découvrir ces coulisses inconnues du grand public, une initiative du précédent directeur.
"Je m'étais dit: personne ne viendra jamais à 05H00 du matin. Mais ça a été une intuition géniale. Aujourd'hui, c'est la deuxième visite la plus populaire" sur un célèbre site de voyages, se réjouit Gianni, qui a même accueilli des célébrités, comme les acteurs américains Sylvester Stallone et Christian Bale.
- "Privilège" -
La visite débute dans un spacieux ascenseur en bois verni et s'achève par un panorama unique sur la Cité éternelle et la végétation luxuriante des Jardins du Vatican, surmontés par la coupole de Saint-Pierre.
Mais le clou du spectacle demeure la Chapelle Sixtine, joyau de l'art et de l'architecture devenu le graal des visiteurs et des amoureux de cinéma.
Ici, pas de visite au pas de charge noyé dans la foule, ni d'exhortation pressante à avancer sans photographier. Seulement le silence et la majesté des lieux.
De ce "privilège extraordinaire", chaque visiteur retient "l'émotion d’être seul" et la possibilité de "contempler les oeuvres en toute tranquillité", résume Gianni.
Embauché en 1998 grâce à l'intermédiaire d'un prêtre de sa paroisse, ce catholique jovial a vu sa mission évoluer au gré du développement des musées, jusqu'à transmettre sa passion.
"Quand je suis entré, nous étions seulement trois", se souvient-il.
"Petit à petit, j'ai commencé à apprendre différentes langues - anglais, espagnol, français - et étudier l'histoire de l'art pour approfondir mes connaissances. Ce sont nos racines, et j'en suis très heureux."
Celui qui a travaillé sous trois papes - Jean-Paul II, Benoît XVI et François - a déjà rencontré le pontife argentin mais n'a pas encore eu l'occasion de lui réserver une visite privée. "C'est chez lui donc il peut venir quand il veut", plaisante-t-il.
P.Martin--AMWN