- Angleterre: Arsenal encore ralenti, Manchester United gagne avant Amorim
- Après Amsterdam, les autorités israéliennes conseillent aux supporters d'éviter France-Israël
- Ligue 1: Rennes sombre en attendant Sampaoli, Montpellier se rebiffe
- Rugby: l'Afrique du Sud fait plier l'Ecosse, battue 32 à 15
- Vendée Globe: un grand départ au calme après des adieux émouvants
- A Paris, des milliers de personnes "vent debout" contre la vie chère en Outre-mer
- Amsterdam: des dizaines d'arrestations lors d'une manifestation propalestinienne interdite
- Plans sociaux et appels à la grève en cascade: l'automne s'annonce tendu en France
- A Montauban, Léon Marchand de retour dans "son milieu naturel"
- Masters ATP: Medvedev, "fatigué de se battre", se saborde face à Fritz
- Les Mauriciens aux urnes sur fond de scandale d'écoutes
- Rugby: les Fidji décrochent une victoire historique contre le pays de Galles
- Masters ATP: Medvedev battu d'entrée par Fritz
- Fiscalité du transport aérien: le syndicat des pilotes appelle à la grève et à un rassemblement jeudi
- Larmes, "bravoure" et accolades: les skippers du Vendée Globe à l'heure du départ
- Pour Bardella, le "pronostic vital" de l'agriculture française est "engagé"
- Vendée Globe: après les au revoir, le grand départ a été donné
- Attaques de drones sur Moscou et en Ukraine, le Kremlin voit des "signaux positifs" venant de Trump
- XV de France: le Japon balayé, place au défi des All Blacks
- Critiques sur les revenus de Charles III et William après une enquête sur leur patrimoine
- Les Balinais, exaspérés par le surtourisme, espèrent une pause des constructions
- Des dizaines de morts dans des frappes israéliennes à Gaza et au Liban
- La déchirante exhumation des dépouilles du centre du Caire
- La Russie cherche à s'imposer en partenaire incontournable de l'Afrique
- Au Groenland, la boxe pour améliorer la santé mentale
- En Russie, le "quadrobics" dans le viseur des tenants des valeurs "traditionnelles"
- Cyclisme: Mark Cavendish remporte la dernière course de sa carrière à Singapour
- Royaume-Uni: Kate participe à un événement commémoratif
- Russie: Moscou ciblée par une attaque de drones d'une ampleur inédite
- Ligue 1: A Lyon comme à Saint-Etienne, le derby est LE match à ne pas manquer
- Masters ATP: Sinner, enfin maître sur ses terres ?
- Gaza: 25 morts en majorité des enfants dans un raid israélien, selon les secours
- Panosyan-Bouvet: "les conditions économiques se durcissent sensiblement"
- Le retour de Trump risque de rendre la Fed moins indépendante
- En Guyane, une sécheresse exceptionnelle perturbe la vie quotidienne sur les fleuves
- NBA: Cleveland reste invaincu, San Antonio défait à domicile
- Les Mauriciens aux urnes pour des législatives à suspense
- Trump fort d'un carton plein dans les Etats-clés avant une transition historique
- Foot: l'Inter Miami de Lionel Messi éliminé des play-offs de MLS
- Ile Maurice: législatives à suspense sur fond de scandale d'écoutes
- Les reines de la pop dominent les nominations aux MTV Europe Music Awards 2024
- Vendée Globe: l'heure du départ, des larmes et des au revoir
- Les présidents de l'Assemblée et du Sénat en Nouvelle-Calédonie pour relancer le dialogue
- Trump reçu mercredi à la Maison Blanche, première étape d'une transition historique
- XV de France: les Bleus et Dupont en démonstration face au Japon
- Angleterre: Manchester City en pleine crise, Liverpool en profite
- L1: le Paris SG se console de ses errances européennes à Angers
- Le Qatar confirme la suspension de sa médiation entre Israël et le Hamas
- Masters WTA: Gauff, la jeunesse au pouvoir et les "réserves" en sourdine
- Allemagne: le Bayern maîtrise et creuse l'écart sur Leipzig, Leverkusen et Dortmund
"Immolées et étranglées": dans un cimetière d'Irak, le carré oublié des féminicides
Au Kurdistan d'Irak, la tradition veut que les familles se retrouvent le vendredi pour se recueillir sur la tombe d'un proche décédé. Mais au cimetière de Siwan, un carré regroupant les victimes de féminicides reste le plus souvent désert.
Ici, dans un secteur envahi par les herbes folles, reposent des dizaines de victimes de violences domestiques, sous des pierres tombales qui pour la plupart n'affichent même pas un nom, parfois juste un numéro, rattaché aux listes du département médico-légal. Des vies à jamais oubliées, d'épouses tuées par un mari violent, de filles et de soeurs assassinées par un père ou un frère jugeant qu'ils doivent défendre "l'honneur" familial.
"Le fossoyeur les enterre de nuit, pour que les proches ne sachent pas où est la tombe et viennent la démolir", confie à l'AFP l'avocate féministe Rozkar Ibrahim, au cimetière de Siwan.
Des drames, elle pourrait en raconter des heures durant: comme celui d'une femme tombée amoureuse, puis tombée enceinte, qui a tenté de fuir le pays avec son amant et leur enfant. Leurs proches les retrouvent et les tuent, avec le bébé.
"Ils sont enterrés ici", confie Mme Ibrahim, trentenaire toute de noire vêtue, en visite au cimetière près de Souleimaniyeh, deuxième ville du Kurdistan, dans le nord de l'Irak.
"Ce cimetière ne devrait même pas exister", ajoute la militante, luttant depuis des années pour l'identification des stèles anonymes.
Le nombre exact de victimes enterrées reste flou. Mais fossoyeur depuis 15 ans, Othman Saleh assure avoir inhumé à lui seul quelque 200 femmes et adolescentes, certaines âgées d'à peine 13 ans.
"Elles ont été tuées, immolées (par le feu) ou étranglées", indique l'homme de 55 ans.
- "Féminicides et mutilations" -
Dans un Irak largement tribal et conservateur, les violences faites aux femmes abondent. Sur les 43 millions d'habitants, plus d'un million de femmes et de filles sont menacées par les violences genrées, selon l'ONU.
Au Kurdistan autonome, qui se veut oasis de stabilité et de modernité dans un pays déchiré par des décennies de conflit, chaque année des dizaines de féminicides sont rapportés. Même si les autorités locales ont adopté en 2011 une loi criminalisant les violences domestiques.
Notant "des avancées importantes" sur le plan législatif, Razaw Salihy, chercheuse chez Amnesty International, confirme le "rythme alarmant" auquel se produisent au Kurdistan "féminicides et mutilations perpétrées sur les femmes et les filles, le plus souvent aux mains de proches de sexe masculin".
La "culture de l'impunité" est entretenue par un "taux extrêmement faible" de condamnations, ajoute-t-elle.
Au cimetière de Siwan, le carré des féminicides accueille des femmes non-identifiées venues de tout le Kurdistan, assure Mme Ibrahim.
Avec l'usure du temps et de la pluie, les numéros sur la plupart des stèles s'effacent, raconte l'avocate. "Il faut se tourner vers le département médico-légal pour obtenir les informations" des victimes.
En 2020, Qubad Talabani, Premier ministre adjoint de la région autonome, interdisait d'enterrer toute victime sans identification. Quant aux autres déjà inhumées, leur pierre tombale devait être dotée d'une symbolique inscription: "vie".
En attendant les drames se poursuivent. En juin, un homme a immolé par le feu son épouse de 17 ans, enceinte, a indiqué à l'AFP le père de l'adolescente, Jiza Jawhar.
La mère et l'enfant sont décédés. Le mari a été interpellé par les forces de sécurité, mais sa famille dément les accusations, assurant que la jeune fille s'est suicidée.
- "Hantée par la peur" -
En 2021, le Kurdistan avait enregistré 45 féminicides contre 25 l'année précédente, selon les dernières statistiques officielles obtenues par l'AFP.
Mais les "crimes d'honneur" ont "considérablement diminué" en 2024, assure Serkut Omar, du Département de lutte contre les violences faites aux femmes, sans fournir de chiffres.
Directeur du département médico-légal de Souleimaniyeh, Barzan Mohamed a vu le pire en 21 années de carrière.
Concernant les cas de féminicides qu'il a traité, la plupart des victimes ont été tuées "par balle", "parfois un seul tir, d'autres fois jusqu'à dix impacts", explique-t-il.
"Nous avons vu également des cas d'étranglement, à main nue ou avec une corde", dit-il, évoquant aussi un corps brûlé au point d'être "méconnaissable".
Battue par un mari qui la menaçait de mort, Banaz avait fui pour trouver refuge chez son père. Son frère lui avait alors cassé le nez, lui ordonnant d'obéir à son époux.
"Deux fois il m'a mis un pistolet à la tempe devant mes enfants", confie la femme de 43 ans.
Craignant de se retrouver un jour au cimetière de Siwan, elle a fini par quitter l'Irak. "J'ai toujours été hantée par la peur de finir comme celles qui y sont enterrées".
F.Schneider--AMWN