
-
Trump propose de prendre "possession" des centrales ukrainiennes
-
Wall Street termine en hausse après une réunion de la Fed sans surprise
-
La Fed s'abstient de bouger ses taux face à l'incertitude "inhabituellement élevée" aux Etats-Unis
-
Procès des otages en Syrie: la perpétuité requise pour que soit "oublié" le "sociopathe" Mehdi Nemmouche
-
Ossements calcinés au Mexique: "la vérité va sortir", affirme le parquet général
-
Procès des otages en Syrie: la perpétuité requise pour "oublier" le "sociopathe" Mehdi Nemmouche
-
Le pape François n'utilise plus de masque à oxygène
-
Israël intensifie ses opérations à Gaza, lance un "dernier avertissement"
-
Une étape clé franchie vers la généralisation du cannabis médical en France
-
Les discussions sur l'Ukraine "sur la bonne voie", assure Trump
-
Des manifestants défient Netanyahu à Jérusalem
-
Gaza: un employé de l'ONU tué dans une explosion, Israël nie toute responsabilité
-
La Fed s'abstient de bouger ses taux, voit l'horizon s'assombrir pour les Etats-Unis
-
Le rappeur Stormzy va recevoir un doctorat honorifique de Cambridge
-
Un témoin charge des proches de l'ex-Premier ministre cambodgien au procès d'un attentat visant l'opposition
-
Chercheurs américains : CentraleSupélec et l'université PSL se mobilisent
-
La grippe prend fin dans toute la métropole
-
Les revenus mondiaux de la musique enregistrée battent un nouveau record (rapport)
-
Gaza: Israël intensifie ses opérations, lance un "dernier avertissement" aux Gazaouis
-
La Bourse de Paris gagne du terrain avant la Fed
-
Procès des otages en Syrie: l'accusation requiert une peine permettant d'"oublier" le "sociopathe" Mehdi Nemmouche
-
A Gaza, des Palestiniens racontent une nouvelle descente aux enfers
-
Trump dit avoir eu une "très bonne" conversation avec Zelensky
-
Les Bourses européennes terminent sur une note prudente avant la Fed
-
Kazakhstan: le géant du cuivre Kazakhmys partiellement à l'arrêt après des accidents mortels
-
Expérimentation pour afficher la rémunération du producteur agricole sur les produits
-
La justice annule les déclarations en garde à vue du comédien Caubère, mis en examen pour violences sexuelles sur mineures
-
Turquie: la livre et la Bourse plongent après l'arrestation du maire d'Istanbul
-
Mayotte: un braconnier de tortues condamné à quatre ans de prison ferme
-
le gouvernement s'attaque aux faux diagnostics de performance énergétique
-
Le roquefort célèbre 100 ans d'appellation, espérant relancer des ventes en berne
-
Entretien téléphonique Trump-Zelensky, Kiev et Moscou échangent des prisonniers de guerre
-
Lutte contre le narcotrafic: la confidentialité des messageries cryptées en débat
-
Ourse tuée dans les Pyrénées: prison avec sursis requise contre le chasseur
-
Tadjikistan: le président Rakhmon, sans opposition, conforté par les législatives
-
Chercheurs américains : CentraleSupélec mobilise trois millions d'euros
-
Aigle royal tué par une éolienne: décision renvoyée au 9 avril
-
Bousculée par Trump, l'UE lance le processus de son réarmement
-
En Grèce, emballage final dans la course à la présidence du CIO
-
Wall Street ouvre en hausse, mais reste attentiste avant la Fed
-
Druides, sorcières et chamanes: au Royaume-Uni, le renouveau du paganisme
-
Taïwan va simuler une attaque chinoise en 2027 pour ses exercices militaires annuels
-
L'Ukraine et la Russie s'accusent mutuellement de ne pas vouloir régler le conflit
-
Face aux turbulences, la Fed encline à patienter encore avant de bouger ses taux
-
En Dordogne, la délicate préservation du fabuleux bestiaire pariétal de Cussac
-
Repris aux Ukrainiens, le village russe de Kazatchïa Loknïa laissé à ses fantômes
-
Est de la RDC: cessez-le-feu aux contours flous après une rencontre Tshisekedi-Kagame
-
Prévenir l'obésité infantile/école: une "mesure-pesée" en CE2 et respecter le nombre d'heures d'EPS
-
Prévenir l'obésité infantile/école: une "mesure-pesée" en CE2 et respecter le nombre d'heures d'EPS (mission parlementaire)
-
Vietnam: des poupées chinoises retirées des rayons pour atteinte à la sécurité nationale

Robert Badinter, combattant de l'abolition
Figure des années Mitterrand, brillant avocat et ex-garde des Sceaux, Robert Badinter, décédé dans la nuit de jeudi à vendredi à l'âge de 95 ans, a incarné jusqu'à son dernier souffle le combat pour l'abolition de la peine de mort.
D'abord conspué pour avoir défendu des causes à contre-courant, il s'est forgé une réputation d'humaniste indépendant, jusqu'à être considéré comme une autorité morale.
"J'ai essayé de transformer la justice, la rendre plus humaine", disait-il en novembre 2023 dans un entretien à l'émission "La Grande Librairie". Est-ce que j'ai réussi ? A juger".
Ministre de la Justice du président socialiste François Mitterrand, il porta la loi du 9 octobre 1981 qui abolit la peine de mort, dans une France alors majoritairement en faveur de ce châtiment suprême.
Il s'investit par la suite, jusqu'à son "dernier souffle de vie", pour l'abolition universelle de la peine capitale.
Avec l'exécution, "le crime change de camp", soulignait ce fils de fourreur, né à Paris le 30 mars 1928 dans une famille juive émigrée de Bessarabie (l'actuelle Moldavie).
Cet homme mince et élégant aux épais sourcils noirs, défenseur d'une France "au service des libertés et des droits de l'homme", tenait sa soif de justice d'une adolescence marquée par la Seconde Guerre mondiale.
En 1942, alors qu'il n'a que 14 ans, son père est arrêté sous ses yeux à Lyon. Il mourra en déportation dans le camp de concentration de Sobibor (Pologne), tandis que sa famille est réfugiée en Savoie.
- "Passion militante" -
Après des études de lettres et de droit, et un diplôme de l'université Columbia comme boursier, Robert Badinter devient avocat au barreau de Paris et mène parallèlement une carrière d'enseignant universitaire.
Cofondateur avec Jean-Denis Bredin d'un prestigieux cabinet d'avocats d'affaires, il défend des personnalités, des grands noms de la presse ou de l'entreprise, et plaide occasionnellement aux assises.
Divorcé d'une actrice épousée dans les années 1950, ce grand bourgeois est marié depuis 1966 à la philosophe Elisabeth Badinter, née Bleustein-Blanchet, avec qui il a eu trois enfants.
C'est lorsqu'il échoue, en 1972, à sauver de la guillotine Roger Bontems, complice d'une prise d'otages meurtrière, qu'il passe "de la conviction intellectuelle à la passion militante" contre la peine de mort, témoignera-t-il dans son livre "L'Abolition".
Cinq ans plus tard, il évite la peine capitale au meurtrier d'enfant Patrick Henry, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.
Cinq autres hommes échappent grâce à lui à l'échafaud. "On entrait au palais de justice par la grande porte, et après le verdict, lorsque l'accusé avait sauvé sa tête, il fallait s'en aller bien souvent par un escalier dérobé" pour éviter la colère de la foule, racontera-t-il.
Devenu ministre de la Justice (1981-1986), celui qui était considéré par certains comme l'"avocat des assassins" est la cible de toutes les attaques lorsqu'il fait voter l'abolition de la peine de mort. "Jamais je n'ai eu l'impression d'une telle solitude", dira-t-il.
- "Sage" -
Robert Badinter œuvre aussi pour l'amélioration des conditions de vie dans les prisons.
Il fait voter la suppression des quartiers de haute sécurité, celle de juridictions d'exception, la dépénalisation de l'homosexualité, l'accès des justiciables français à la Cour européenne des droits de l'homme, une loi sur l'indemnisation des victimes d'accidents.
En 1983, il obtient de la Bolivie l'extradition de Klaus Barbie, l'ancien chef de la Gestapo à Lyon. Reconnu coupable de crimes contre l'humanité, Barbie sera condamné en 1987 à la prison à perpétuité.
Robert Badinter, qui a toujours rejeté la "haine justicière", soutiendra en 2001 la libération pour raison d'âge de l'ancien préfet de police et ministre Maurice Papon, 90 ans, condamné pour complicité de crimes contre l'humanité.
Après son départ du gouvernement, il préside pendant neuf ans le Conseil Constitutionnel (1986-95).
Sénateur socialiste de 1995 à 2011, il a la satisfaction de voir l'abolition de la peine de mort inscrite dans la Constitution en 2007.
Toujours très actif, il planche sur une réforme de l'ONU dans les années 2000 et sur la réforme du code du travail pendant le quinquennat de François Hollande.
Cet homme de culture est l'auteur de nombreux ouvrages et même d'un livret d'opéra. L'un de ses derniers livres, "Idiss" (2018), est consacré à sa grand-mère maternelle, née dans le "Yiddishland" de l'empire tsariste.
D.Cunningha--AMWN